Session SMC/GCEDM sur l'éducation

Calgary
3 juin 2006  14 h 45 - 15 h 45

Un doctorat en enseignement des mathématiques a-t-il sa place dans un département de mathématiques?

On dit souvent que les mathématiciens doivent prendre l'enseignement plus au sérieux, même sur le plan professionnel. Plusieurs questions se posent toutefois, par exemple sur le genre de recherche en éducation que devrait faire un mathématicien, sur les endroits où publier ces recherches, etc. Ici, nous nous intéressons plutôt à une question bien précise : « Y a-t-il place dans un département de mathématiques pour un étudiant au doctorat qui s'intéresse à l'enseignement des mathématiques? » J'ai l'impression que oui, puisque l'enseignement des mathématiques de niveau universitaire suscite des problèmes importants et stimulants (voire profonds) sur le plan intellectuel. Toutefois, plusieurs questions importantes se posent.

  1. Qu'apprendra un tel étudiant? La première moitié de la réponse est facile : des mathématiques, beaucoup de mathématiques; certainement assez pour réussir l'examen de synthèse ou suivre les cours obligatoires. Mais quoi d'autre?

  2. À quels types de problèmes se consacrerait un tel étudiant? En quoi ces problèmes différeraient-ils des sujets abordés dans le cadre d'un grade semblable offert par une faculté d'éducation? Il y aurait certainement des recoupements (angoisse des mathématiques, l'apprentissage des mathématiques chez les filles ou les garçons, le passage du secondaire à l'université, etc.). Je crois toutefois que la différence tient à ce que l'étudiant se concentrera davantage sur l'enseignement universitaire que sur l'enseignement primaire-secondaire. Il y a sans doute d'autres problèmes importants à étudier et probablement certains qui sont uniques au milieu universitaire (par exemple le rapport entre l'enseignement et la recherche). [En fait, il y a probablement des similitudes au niveau secondaire là aussi.]

  3. Quelles sont les perspectives d'emploi pour un tel étudiant après ses études? Ceux qui obtiennent leur doctorat d'une faculté d'éducation finissent souvent par enseigner dans une faculté d'éducation. Parallèlement, ceux qui sortent d'un département de mathématiques pourraient vouloir enseigner dans un département de mathématiques. Y trouveront-ils du travail? On s'entend de plus en plus pour dire que les départements de mathématiques devraient embaucher des chercheurs en enseignement des mathématiques. Le vent semble tourner de ce côté, mais des questions subsistent, notamment au sujet des priorités des principaux conseils subventionnaires.

  4. Enfin, que pensez-vous de tout cela? Certains affirment qu'un tel programme ne devrait même pas exister et qu'il vaudrait mieux aiguiller les étudiants vers un doctorat en mathématiques standard (ou peut-être en histoire des mathématiques), leur suggérer d'amorcer un bon programme de recherche, de se trouver un emploi dans un bon département de mathématiques de la façon courante, et ensuite, forts de leur expérience mathématique et de leur crédibilité, d'orienter leurs travaux vers l'enseignement des mathématiques. On constate qu'un certain nombre de spécialistes du domaine ont suivi cette voie.
Structure de la session. J'aimerais qualifier cette session de discussion plutôt que de table ronde ou de panel, car à mon avis, la plupart des participants à une table ronde ou un panel parlent trop longtemps, et il faut souvent conclure au moment où les questions (et les réponses) commencent tout juste à être intéressantes. Nous aurons donc des « participants à la discussion » - et non des panélistes - qui parleront tour à tour pendant 5 minutes, et ensuite une longue période de discussion. Les participants à la discussion seront :   Peter Taylor
Organisateur
taylorp@post.queensu.ca